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DÉCALAGES
B comme brin, bord, bris
R comme rue, rai
E comme écho, éclat
V comme vu, vrac
E comme étreint, effleuré
S comme saisi, salé, sucré
Vous marchez dans la rue
Vous êtes dans un bus, à une terrasse de café
Quelque chose vous touche ou vous surprend,
minuscule et parlant
Le voilà sur Oasis, accessible à d’autres
Vous pouvez adresser vos textes à OASIS
en utilisant le Formulaire de contact
en précisant si vous le souhaitez, nom, prénom, pseudo, date,
lieu...
Près du canal St Martin
J’ai croisé une statue de cire
Debout, une bouteille à la main
Le regard accroché au pire
Paris. Novembre 2001
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vendredi 10 janvier 2014
Lula fait des pâtes
Francis NURBEL

Lula fait des pâtes. C’est toujours bon les pâtes. Elle a acheté en promotion de la sauce napolitaine au supermarché, en bas, à la ville, par paquet de six. Elle est cinquante pour cent moins cher. Lula est une femme d’affaires des promotions. Elle étudie toutes les semaines les prospectus à la recherche des prix les plus bas du marché. Carrefour Market, Intermarché, Casino Géant, Lidl, Aldi, ED, on a (...)
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samedi 21 janvier 2012
Une saison pas comme les autres
Véronique DELORD

Soudain la lumière est vigoureuse, insolente !
Le soleil s’est imposé sans crier gare
Sous ses feux s’illuminent une à une
De tendres étoiles de verdure
Perles timides, bientôt flamboyantes
Oasis au sein des frondaisons noires de l’hiver
Figées par le gel, la neige et la brume
Il faut cette nudité vaincue
Ce dépouillement inouï dans les fouillis sombres
Pour que surgisse de cette défaite
Tant de fraîche (...)
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lundi 28 mai 2007
La rue selon Pablo Neruda
Véronique DELORD

\"La rue était ma religion. La rue birmane, la ville chinoise avec ses théâtres en plein air, ses dragons de papier et ses lanternes magnifiques. La rue hindoue, la plus humble, avec ses temples qui constituaient le commerce d’une caste et ses pauvres consternés au-dehors dans la boue. [...] Les rues tortueuses où passaient en ondulant les femmes birmanes, avec à la bouche, un long cigare. Tout (...)
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lundi 23 avril 2007
Boulevard de la Mer
Véronique DELORD

Ni rue ni boulevard ni avenue
Depuis le port c’est la mer qui continue
Flèches d’église se dressant sur son passage
Ici plus d’orage
Le ressac agrandit la main tendue jusqu’aux faubourgs
Un bras de mer va chercher loin sa cour
Loin dans sa ville et décide
Historiquement timide
Remplace un à un les coquillages
Plage après (...)
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jeudi 5 avril 2007
CHIENNE DE VIE !
Véronique DELORD

Il arpentait les allées de long en large et je l’avais aperçu de loin en train d’interpeller quelques passants. Comme j’arrivais devant lui, il me demanda une pièceque je n’avais d’ailleurs pas sur moi. Je pensais qu’il allait alors peut-être m’insulter, me traiter de tous les noms d’oiseaux, hurler ses bleus à l’âme ou bien se renfrogner, se replier sur lui-même. Mais, contre toute attente, il s’adressa (...)
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jeudi 7 décembre 2006
Autant de petits bouts de verre
Véronique DELORD

La misère promène ses ombres mortelles dans les rues : les clochards ont plus de classe une bouteille de mousseux à la main. Au grand banc quai de la rue, la misère a ses fous déambulant entre les rails du tramway déjà fantôme.
De la pitié à la piété, ce qu’il en faut des verres !
La misère a toujours les mêmes gestes et s’écroule dans la rue, dort devant les portes cochères, met des branches de houx dans (...)
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dimanche 9 avril 2006
En-bas d’chez moi
Véronique DELORD

Il était là avec sa couverture
Son bazar, ses excréments, sa biture
Dans pas d’chaussures une chaussette sur deux
Com’ si lui n’pouvait pas être si frileux
Les containers surtout à portée d’main
Pour vider la bouteille des grandes faims
Il était là plein d’idées soliloques
Ses façons d’nulle part bien d’une autre époque
Ses bourrages de crâne , ses grands gestes pour lui seul
Aux portes du grand cinéma (...)
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samedi 11 mars 2006
Visite à Patrick
Charlotte

Hier soir, petite balade à la rencontre de nos amis de la rue. Première destination : Boulevard des D., petit « espace maison » de Patrick. « Bonsoir Patrick ». Il vient de se bastonner avec 2 types, la main ensanglantée, un peu énervé, un peu tristounet. Comme il dit, « Faut pas avoir mal dans la vie ». On discute, il me propose de m’asseoir sur sa couverture posée sur le fauteuil. A ce moment, (...)
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samedi 11 mars 2006
Visite à André
Charlotte

Ce soir, nous allons rendre visite à André. Arrivées au parking rue K., on l’aperçoit de dos, avec son bonnet et sa démarche qui lui sont si particuliers. « André, bonsoir, vous vous souvenez ? ». Oui, André se souvient, difficilement, mais il se souvient. On discute 2-3 mn pour recadrer notre présence. Nous ne l’avions pas vu depuis un petit temps, nous en profitons pour lui montrer une photo que Sarah (...)
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samedi 11 mars 2006
Il aurait fallu...

A Michel
Pour le voir il aurait fallu regarder.
Mais pas seulement...
Il aurait fallu entendre ce qu’il ne disait plus.
Il aurait fallu croire qu’on y pouvait quelque chose...
Que la misère d’un seul, c’était la misère de tous.
Se rappeler qu’au commencement nous étions frère d’humanité.
Lui, avec sa main tendue, geste muet du quotidien,
il aurait su nous le dire...
si nous avions juste voulu l’entendre. (...)
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mercredi 18 janvier 2006
Ca roule
Véronique DELORD

Elle roule elle roule
Elle dévale la rue
Ralentit. Hésite. Repart
Un bruit qui n’en finit pas
Un bruit qui court et résonne
Une bouteille venue de nulle part
Qui s’enfonce dans la nuit du sud
Une bouteille de bière
qui rejoint toutes les autres bouteilles
En goulets de tristesse
Pour un samedi noir
Il faut en passer par lÃ
Demain, c’est dimanche
On met l’ivresse où on peut
Demain, c’est sûr, ça ira (...)
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dimanche 24 juillet 2005
Le Meilleur
Véronique DELORD

On sort sur le trottoir une table, des tréteaux, quelques
bouteilles de mousseux, des eaux qui piquent, et on invite
tous ceux qui passent, Ã pied, en voiture. JL sonne du cor
ou de la trompette : c’est un apéritif de rue.
A toutes les saisons, on se prend à partager, pour un
anniversaire, un départ, un emménagement, un prétexte. Tout
le monde est convié, du plus jeune au plus vieux, les
nouveaux (...)
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dimanche 24 juillet 2005
Bar matinal
Véronique DELORD

Bar matinal - Musique orientale
Festival sonore au petit jour
De quoi relever le nez de l’asphalte laqué de frais
Un homme jeune roule des hanches féminines pour un homme
autre
Nuit déjà blanche.
En attendant que le feu passe au rouge
A travers la vitrine
Une dame à l’embonpoint affirmé a maugréé, agitée et
excédée :
« Ceux-là , ils envoient leurs femmes bosser !
Et pendant ce temps, ils dansent ! »
Mondes (...)
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dimanche 24 juillet 2005
J’aime ma rue
Véronique DELORD

J’aime ma rue
Et ma rue m’aime
J’écris pour elle
Pour être sûre
De ne jamais complètement la détester
De lui garder mes indulgences
Elle qui ne brille pas du matin au soir
Qui prend son bain quand on y pense
Elle qu’on décore quand elle n’a rien demandé
Elle qui ne dort jamais
Elle, ma rue
Aile que j’aime ?
juillet (...)
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jeudi 10 mars 2005
Un soir de réveillon, Nanou...

C’était le soir du réveillon de Noël, je sortais du CHRS où je venais de passer la soirée avec eux, les exclus, les perdus, les sans rien...
Une belle soirée faite de petits détails qui avaient fait toute la différence !
De la musique, des fleurs, un bon repas et, une fois n’était pas coutume, du vin !
Je m’en retournais chez moi, sereine et heureuse des sourires échangés et des mines réjouies.
Je (...)
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lundi 8 novembre 2004
Après le bain
Véronique DELORD

Elle portait un sac plus lourd qu’elle
Celui des vêtements que l’on amène
Pour-après-le bain-au-hammam.
Elle souriait. Enfant
Marseille, avril 2004
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lundi 8 novembre 2004
ça roule
Véronique DELORD

Elle roule Elle roule
Elle dévale la rue
Ralentit. Hésite. Repart
Oui, c’est un bruit qui n’en finit pas
Un bruit qui court et résonne
Une bouteille venue de nulle part
Qui s’enfonce dans la nuit du sud
Une bouteille de bière qui rejoint toutes les autres
bouteilles
En goulets de tristesse
Pour un samedi noir
Il faut en passer par lÃ
Demain, c’est dimanche
On met l’ivresse où on peut
Demain, c’est (...)
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dimanche 19 septembre 2004
Et Rémi
Yves-Marie Nihouarn

Et Rémi…
L’homme s’est adressé à moi. A peu près mon âge. Vêtu comme je pourrais l’être.
Vous n’auriez pas une cigarette ?…
Je ne refuse pas une cigarette. C’est un moment d’attention au monde que l’autre m’offre de partager.
… parce que j’ai pas touché le RMI, s’excuse-t-il. Et de me prêter à son tour attention :
Et vous, vous l’avez eu ?
Non, réponds-je, interloqué.
Je ne mens pas tout à fait, je ne l’ai (...)
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samedi 26 juin 2004
Partage
Yves-Marie Nihouarn

Square de Verdun. Sous l’allée de magnolias, en fin de floraison. Sur un banc, deux clochards. Une boîte de camembert, un morceau de baguette. Celui qui compose son sandwich dit à l’autre :
On partage...
T’appelles ça partager toi ? Moi j’appelle ça me prendre pour un con !
Les enjeux de société n’abandonnent aucun lieu.
Paris, (...)
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mardi 27 avril 2004
L’engin
Yves-Marie Nihouarn

L’engin
Flanquée de quatre énormes pneumatiques, la carapace rouge rutilante est emmanchée d’un bras pliant gigantesque terminé par une nacelle. Un homme y est perché qui commande le tout. L’engin, au carrefour de la rue d’Hauteville et des Messageries, en impose.
Verticalement, il peut atteindre le faîte de l’immeuble. Horizontalement, enjamber le canal Saint-Martin. La manœuvre attire d’autant (...)
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mardi 6 avril 2004
L’addition ! & Remboursement de générations
Joël PLANTET

L’addition
Larmoyante et cassée en deux, la vieille femme mendie dans la rame. À la station Jaurès, elle descend sur le quai ; simultanément, un homme monte faire la manche. Assis en face de moi, un pépère moustachu : « c’est plus possible, non c’est plus possible, deux dans le RER, deux dans le métro, et je suis sûr que c’est pas fini, tiens je vais les compter, je suis certain d’arriver ce soir à douze. (...)
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jeudi 1er avril 2004
LAVOISIER
Véronique DELORD

Dans un éclat de lumières fluides, la couleur bleu attire tout d’abord le regard. Un bleu, familier. Flash de couleurs métalliques au milieu de l’eau, noire : radeau étrange, figé. Flaque magique. En s’approchant, on découvre dans la tache azur un amas singulier de sacs poubelle pris dans un enchevêtrement de détritus végétaux et de canettes de coca.
La beauté nous surprend là où on ne l’attend pas.
Photo (...)
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mercredi 31 mars 2004
Anka
Véronique DELORD

Anka. Petite roumaine de Marseille.
Porteuse d’eau et de coca.
Le soir, marchande de roses.
Anka, lumière de squats.
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mercredi 31 mars 2004
Le pire et le meilleur
Véronique DELORD

Le pire et le meilleur
C’est l’heure où le sommeil règne encore sur la grande ville de Marseille.
C’est aussi celle où les « jeunes errants », comme on les appelle, plongent à pleines mains dans les containers d’ordures pour se nourrir.
J’en ai croisé un tout à l’heure dans ma rue - à deux pas de la Canebière.
...Familles de réfugiés dormant dans des cartons, ou « Sans Domicile Fixe » arrimés à la célèbre (...)
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samedi 13 mars 2004
Afrique
Véronique DELORD

Entre le métro et la sortie
Marche après marche
Ses pieds nagent dans des souliers sans lacets
Sa voix fredonne
Ses hanches cadencent
Un pays d’Afrique
Paris, Mars 2004
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samedi 5 avril 2003
Témoignage
Charles SÉGALEN

Depuis la salle d’audience on pouvait voir le bleu du ciel gagner en luminosité au fur et à mesure que les ventilateurs nucléaires, remis en activité, allégeaient l’atmosphère. Leur sourd vrombissement parvenait presque à étouffer les slogans des manifestants qui s’étaient rassemblés à nouveau au nom de l’instauration d’un droit interplanétaire : la ventilation repoussait la pollution vers des zones de (...)
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dimanche 9 décembre 2001
PN
Véronique DELORD

Sur l’immense avenue du Prado,
De sa bouche édentée et avec de grands gestes,
Un vieillard invective une affiche grandeur nature.
Un père Noël sur son nuage, fidèle au rendez-vous.
Mais pas pour tout le monde.
Chagrin d’enfant. Colère légitime.
Le père Noël transporte dans sa hotte plus que des jouets.
Des attentes, des espoirs déçus.
Une fracture de l’invisible.
Marseille (...)
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jeudi 27 juin 1996
Dix balles
Yves-Marie Nihouarn

Le routard s’est approché de moi alors que j’accostais ma vieille bécane - elle n’a plus de béquille - à la façade de la gare.
T’as pas dix balles ?
Non, et toi ?
Ah non, là je suis vraiment raid.
Quimper, 1996.
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